In english below :
Mais que se cache-t-il derrière l'énigmatique sourire de Mona Lisa ?
La réponse à cette question universelle est peut être, là, juste à portée, sous nos yeux depuis le commencement. Malgré le fait que nous ayons appris à regarder la lune plus que le doigt, nous continuons bien trop souvent à chercher dans nombres d'ailleurs plutôt qu'au bon endroit...
Par une belle journée, je décide d'emmener mon fils visiter le fastueux musée du Louvres.
Après nous être nourris et imprégnés de la beauté de tant d'oeuvres, nous nous arrêtons forcément face à l'une des plus iconiques d'entre elles: la Joconde.
Nous prenons le temps, tous les deux, de la regarder, de l'observer dans sa globalité et ses détails, de ressentir les questionnements et les émotions que nous procure simplement le fait d'être là.
Après avoir échangé sur nos impressions tant dans le lieu que dans l'instant, j'invite mon garçon à me suivre, pour que nous nous placions à la place de la toile: de ce point de vue privilégié, nous pourrons ainsi prolonger l'expérience en observant les nombreux spectateurs venus du monde entier.
Après plusieurs minutes d'observation, nous fûmes tous deux bousculé par un plus qu'étrange étonnement : quasiment personne, ne regardait la célèbre toile !
Abassourdis, surpris de ce constat, je questionnai alors le gardien siègeant à côté de nous: présent chaque jours, il me confia d'un sourire attristé qu'il en est effectivement toujours ainsi: les gens abondent, prennent une photo...et puis s'en vont.
Se pouvait il, que tant de personnes, venus de toute la planète, ne prennent même plus, ne serais-ce que quelques instants pour rencontrer l'oeuvre ?
La narration autour du trophé qu'ils étaient venus capturer avait elle finalement pris plus d'importance que leur propre perception de la réalité ?
Si cela s'appliquait à chacunes des choses de leur existence, qu'en était il du monde, de ses multiples paysages et de ses étranges habitants : les autres ?
Demeureraient-ils également figés tel des trophés sur les murs par trop rectangulaires des nomenclatures ou pourraient-ils un jour se rencontrer, en vrai, dans des territoires bien vivants ?
Par delà la stupeur, l'attitude de nos congénères chasseurs d'images, éclaire ici une zone bien trop souvent assombrie par l'oubli: la rencontre véritable.
Voir Mona Lisa, là, simplement, c'est résoudre son énigme: dans sa générosité elle nous rappellera que derrière chaque chose, par delà chaque sourire demeure une profondeur certes impensable mais appréhendable. Une vie palpitante ne demandant pour être rencontrée, pas à être expliquée, mais juste à être vécue.
L.V
But what lies behind the enigmatic smile of the Mona Lisa?
The answer to this universal question may be right there, right in front of us from the beginning. Despite the fact that we have learned to look at the moon more than the finger, we still too often look in many other places rather than in the right place...
On a beautiful day, I decide to take my son to visit the sumptuous Louvre Museum.
After being fed and soaked in the beauty of so many works, we inevitably stop in front of one of the most iconic of them: the Mona Lisa.
We both take the time to look at it, to observe it in its entirety and its details, to feel the questions and emotions that simply being there brings.
After exchanging our impressions of the place and the moment, I invite my son to follow me, so that we can stand in the place of the canvas: from this privileged point of view, we will be able to prolong the experience by observing the numerous spectators who have come from all over the world.
After several minutes of observation, we were both jostled by a more than strange astonishment: almost nobody was looking at the famous canvas!
Dumbfounded, surprised by this observation, I then questioned the guard sitting next to us: present every day, he confided to me with a saddened smile that it is indeed always like this: people abound, take a picture...
and then leave...
Could it be that so many people from all over the world no longer take even a few moments to meet the work?
Had the narrative around the trophy they had come to capture finally become more important than their own perception of reality?
If this applied to every single thing in their existence, what about the world, its many landscapes and its strange inhabitants: the others?
Would they also remain frozen like trophies on the all too rectangular walls of nomenclatures or could they one day meet in real, living territories?
Beyond the astonishment, the attitude of our fellow image hunters sheds light on an area all too often overshadowed by oblivion: the true encounter.
To see the Mona Lisa, there, simply, is to solve her enigma: in her generosity she will remind us that behind every thing, beyond every smile, there remains a depth that is certainly unthinkable but apprehensible. A thrilling life which, in order to be encountered, does not need to be explained, but only to be lived.
L.V
Tellement vrai … nous vivons dans une société de l’image sans véritable partage ni émotions.
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