L' ENFER ME MENT



Observer le chaos global par le biais d’un microscope le ramenant à l’individuel pourrait peut être nous offrir une piste pour nous rendre sinon à l’évidence, tout du moins à la terre fertile du sens.
Après tout, les forces collectives ne sont elles pas le fruit du conglomérat naturel de l’ensemble des forces individuelles ?
si s’écouler vers l’inconnu demande de renouer avec les forces naturelles, alors pourquoi nous maintenons nous dans les eaux si peux vives du contrôle absolu ?

Le mouvement de la vie voudrait qu’a l’image de la rivière, nous progressions vers l’imprévisible océan. Pourtant nous entretenons le plus souvent à notre insu, des puissances archaïques nous maintenant dans flot inverse du courant :

Si nous souhaitons évoluer, nous nous devons de faire de notre mieux pour, non pas acquérir sans cesse plus de pouvoir ou de possessions, mais pour découvrir purement et simplement notre réelle essence.

 
Nous ne pouvons sans cesse tenter de nous envoler vers une illusoire éternité consécutive à la crainte du mystère de notre inéluctable fin sans aboutir à la chute. La bonne nouvelle étant qu'à l’image de celle de la tour de Babel, elle nous ramènera immédiatement les pieds sur terre. Dans quel ailleur pourrions nous ainsi fêter les retrouvailles avec la vie réelle, complexe et plurielle ? Dans quel ailleurs pourrions nous nous enrichir des singularités et des différences de nos frères et soeurs ?

Nous passons ainsi un temps fou à défier notre nature en nourrissant irrémédiablement les parts les plus éloignée de ce que nous devrions simplement être.
En agissant ainsi, nous avons mis en place à notre insu des créatures antagonistes: véritables monstres se gavant de nos peurs et de tout ce que nous n’avons pas été en mesure d’integrer et de regarder en face. Elles finiront, si nous n'y prenons garde, par nous manipuler en tissant progressivement la toile de notre réalité.

C’est ainsi que les mensonges deviennent vérité et que les vérités deviennent mensonges.
C'est ainsi que le valeurs courent le risque de s’inverser.
Un hazard curieux de la langue nous montre à ce point une métaphore interessante: 
Le mot monde à l'envers donne le mot démon: se pourrait-il que sous l'augure d'un regard réajusté, ce gardien de l'enfer qui nous mentait jusqu'alors puisse finir par nous libérer ?


L.V


Image : Stanley-Aryanto-The-Wicked-Hunt


Looking at global chaos through a microscope that brings it down to the individual might offer us a way to get to, if not the obvious, at least the fertile ground of meaning.

After all, aren't collective forces the fruit of the natural conglomeration of all individual forces?


The movement of life would have us move towards the unpredictable ocean like a river. However, most of the time, we maintain, without our knowledge, archaic powers that keep us in the opposite flow of the current:

If flowing towards the unknown requires reconnecting with natural forces, then why do we hold on to the rarified waters of absolute control?


If we wish to evolve, we must do our best not to acquire more and more power or possessions, but to simply discover our true essence.

 

We cannot keep trying to soar towards an illusory eternity following the fear of the mystery of our inevitable end without ending up in the fall. The good news is that, like the Tower of Babel, it will immediately bring us back to earth. In what other place could we celebrate our reunion with real, complex and plural life? Where else could we be enriched by the singularities and differences of our brothers and sisters?


We spend an inordinate amount of time defying our nature by irreparably feeding the farthest parts of who we should simply be.

By doing so, we have unwittingly set up antagonistic creatures: real monsters feeding on our fears and all that we have not been able to integrate and face. They will end up, if we are not careful, manipulating us by gradually weaving the web of our reality.


This is how lies become truth and truths become lies.

This is how values run the risk of being reversed.

A curious hazard of language shows us an interesting metaphor at this point: 

In french, the word « monde » (world) upside down gives the word demon: could it be that under the omen of a readjusted gaze, this guardian of hell that lied to us until then could end up freeing us?


L.V

Image : Stanley-Aryanto-The-Wicked-Hunt-

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