EMO TRIP




Un autre vieil édito écrit pour un websine durant le tout début des années deux mille... Bon voyage !

Samedi soir 22 H : CERVEAU D’UN VAISSEAU HUMANO-EMETTEUR


 C’est l’effervescence dans la gare neuronale du cortex ! Mais que se passe-t-il donc pour que les 
95 milliards de neurones génèrent une telle intensité électrique ?
Dirigeons-nous vers le quai d’
embarquement numéro un du cerveau limbique afin d’éclaircir ce mystère:  Le quai numéro un, haut lieu du transport trans-corporel émotionnel, desservant par ses 
ramifications tentaculaires la moindre parcelle de cellule du vaisseau humain. C’est en ce lieu Oh !
Combien mythique que s’amassent les foules d’émotions et de sentiments les plus profonds afin d’y
prendre la prochaine impulsion ; Celle-ci les entraînants à une vitesse vertigineuse dans leur étrange 
et fabuleux voyage. Justement, la voici, et le voyage risque d’être puissamment mouvementé car ce soir…
…Il y a concert ! ! ! ! !

 C’est parti ! L’étrange convoi se répand tel une énorme vague ondulante provocant de puissantes
 vibrations dans l’ensemble de la gigantesque nef humaine, pour au final, se concentrer dans l’échangeur
 des doigts et y prendre un direct vers un petit bout de plastique : Tout était clair à présent, le périple 
serait apparemment beaucoup plus long que prévu !
Le changement s’effectue en une micro fraction de seconde, temps nécessaire au médiator pour heurter
violemment les cordes, créant ainsi une nouvelle onde de transport pour nos héros les sentiments. 
La formidable dépression traversa l’instrument dans son intégralité, passant par le chevalet, le manche,
la tête et redescendant dans le corps pour se retrouver littéralement aspirée par le maelström 
électromagnétique des micros.
Les deux bobines cuivrées, puissantes conductrices, n’eurent aucun mal à faire transiter nos
curieux voyageurs vers le long tunnel sombre qu’est le jack, celui-ci alimentant à la manière d’un
cordon ombilical l’énorme poupon boulimique en énergie qu’est l’amplificateur de puissance.
De la puissance, justement il va en falloir si nos Ulysse d’émotions veulent poursuivre leur nemesis,
et c’est ici justement, dans le labyrinthe des circuits imprimés, des pentodes et des alimentations qu’ils
vont la puiser afin de prendre l’élan final nécessaire à leur libération et êtres propulsés par le 
canon magnéto-accoustique des enceintes.
La vibration subtile de la fine membrane les propulse dans l’air avec une facilité déconcertante. 
Enfin libre ! ! !
Quelle sensation envoûtante que de flotter au gré des molécules d’oxygène en s’y 
mélangeant fusionellement aux sonorités émises par les autres humanos-emeteurs ! Ils avaient enfin
mérité qu’on leur donnent un nom : MUSIQUE !
    
Mais leur trépident parcours devait-il s’arrêter là ? Avaient-ils franchis toutes ces épreuves
pour flotter librement dans l’air ?
NON ! Car ils leur fallait à présent trouver un récepteur afin d’y véhiculer l’étincelle originelle,
celle qui provoque les pulsions, l’enrichissement, l’émoi et la satiété chez les humanos. 
Celle qui fait bouger, danser, sauter, crier, haïr, aimer, pleure, rêver … 
Ce fut néanmoins chose facile que de pénétrer en ondoiement spiralé dans le pavillon, de faire
vibrer le tympan, de faire se heurter le marteau et l’enclume, de s’enrouler dans le limaçon.
Ce fut chose facile que d’entrer dans la gare du cerveau limbique et de s’y libérer . 
Ce fut également chose facile que de transmettre cette fameuse vague ondulante et magique ,
celle qui fait vibrer l’humano jusqu’au cœur de ces cellules les plus profondes.
Mais imaginons un instant que l’humano-recepteur soit resté fermé, 
à quoi aurait servit cette débauche phénoménale d’énergie ! ? ! ? ! ? ! ?

L.V

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