LES FRAMBOISES



"Les framboises sont rouge…Elles ont un goût unique…Ca parait peut être pas grand choses mais pourtant !Saupoudrez les en plus de celà d’un peu de sucre d’amour et de vanille de poésie et elles deviendront magiques…"


Hier je suis passé rendre visite à mon père, il est atteint d’une maladie dégénérative du cerveau, une de celle qui progressivement désoriente et bouffe les souvenirs, qui fait que malgré vos efforts et ceux de ceux qui vous aiment à un moment donné vous devez quittez votre foyer pour être hébergé dans un endroit « spécialisé ».
L’endroit n’est pas très hospitalier, ou si, il l’est mais plutôt dans le sens du terme qu’en général on préfère le moins:
Couloirs interminables, odeurs d’urines, anciens errants , déambulants, soignants laissant leur soi pour tendre une main et prendre le relais à la place des siens devenus parfois lointains tant par la distance que dans les méandres des souvenirs disparus.
De ci, de là poussent des fleurs de plastique que butinent des papillons factices polinisant malgré tout le lieu avec la lueur de l’espoir coloré de familles croulant sous le poids de la culpabilité: on tente d’égayer ne serais-ce que d’un soupçon l’environnement de l’être qu’on à l’impression d’avoir abandonné là.
Pour moi, cet être là c’est mon papa et même s’il ne me reconnait dans ce sens là nous nous retrouvons tous deux là au milieu de tout ça.
Je l’embrasse, le saisit délicatement par la main pour qu’ensemble nous marchions bras dessus bras dessous jusque à sa chambre. Là, je pourrais lui donner le petit paquet que ma mère m’a donné pour lui:
Une petite barquette en plastique dans laquelle se trouvent quelques framboises.
Mon père les observent et me dit à peu près ces mots:
– « quelle couleur! ce rouge… »
Puis les mangeant tranquillement à la petite cuillère, je vois ses yeux s’écarquiller et son visage s’illuminer :
L’extraordinaire de ce que peut simplement être une framboises, non seulement il pouvait le voir mais en plus il pouvait le goûter !
Je l’observe prendre un plaisir incommensurable a déguster les petites baies rouges et sucrées.
Par tous ses sens, son être se nourrit de l’amour pur que ma mère avait en plus du petit sachet de sucre vanillé déversé sur les fruits.
Dans l’infinité sacré de l’instant ils se retrouvèrent tous deux réunis par le coeur, les apparences avaient volées en éclat: les sens avaient simplement redonné naissance à l’essence.
Et moi gracié spectateur j’observais, ressentais silencieusement une nouvelle fois l’amour intact des deux êtres qui un jour, le temps d’une étreinte n’en avaient formés qu’un pour me donner la vie.
Une larme en provenance d’un quelque part profond et lointain coula sur ma joue, pas une larme de tristesse, ni une larme de joie: juste une perle de gratitude silencieuse:
J’étais, simplement là, présent avec mon père, ma mère, l’amour et les framboises.

L.V "The raspberries are red... They have a unique taste... It may not seem like much but it is! Sprinkle them with a little bit of sugar of love and vanilla of poetry and they will become magical..." Yesterday I went to visit my father, he has a degenerative brain disease, one of those that progressively disorientates and eats up memories, that means that despite your best efforts and those of those who love you at some point you have to leave your home to be housed in a "special" place. The place is not very hospitable, or yes, it is, but in the sense that we generally prefer it the least: Endless corridors, urine smells, old people wandering around, carers leaving their own selves to lend a hand and take over from their loved ones, who have become distant both in distance and in the meanderings of lost memories. Here and there, plastic flowers grow and fake butterflies gather, polishing the place with the glow of coloured hope of families crushed by guilt: they try to brighten up the environment of the being they feel they have abandoned. For me, this being is my dad and even if he doesn't recognise me in that sense, we both find ourselves in the middle of it all. I kiss him, take him gently by the hand and together we walk arm in arm to his room. There I can give him the little package my mother gave me for him: A small plastic tray with some raspberries in it. My father looked at them and said to me something like this: - "what a colour! this red...". Then, eating them quietly with a spoon, I see his eyes widen and his face light up: The amazingness of what a raspberry can simply be, not only could he see it but he could taste it! I watch him take immeasurable pleasure in tasting the sweet little red berries. Through all his senses, his being is nourished by the pure love my mother had in addition to the little bag of vanilla sugar poured over the fruit. In the sacred infinity of the moment they were both reunited by the heart, appearances had been shattered: the senses had simply given birth to the essence. And I, a gracious spectator, observed and silently felt once again the intact love of the two beings who one day, in the time of an embrace, had formed only one to give me life. A tear from somewhere deep and far away ran down my cheek, not a tear of sadness, nor a tear of joy: just a pearl of silent gratitude: I was simply there, present with my father, my mother, love and raspberries. L.V

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