L'ARBRE FRERE


Après avoir marché fort longtemps, l’homme, s’étant cherché sur maint chemins, épuisé s’endormit sous l’ombre bienveillante d’un vieux chêne…

A cet instant la terre se mit à lui parler :

« Je suis ton reflet, ce que tu vois en moi est ce que tu portes en toi… !
C’est moi qui t’enfante et te nourris pour qu’à ton tour tu me nourrisses de tes pensées créatrices…
Car extérieur et intérieur ne font en fait qu’un ! Tu poses sur moi le regard de ce que tu connais déjà, mais si tu me laisses faire, je puis te montrer ce qui sommeille en toi : ta vraie nature reflétée dans la nature…

Mais pour cela il te faudra abandonner nombre de certitudes et retrouver ton cœur d’enfant…
Cesser de te définir, car définir c’est en finir en figeant le vivant…
Cesser de te limiter à ce que tu croies être car c’est me limiter à ce que tu croies que je suis…

Nous sommes co-créateurs, de cet univers, liés en symbiose, peut être l’as-tu oublié ?
Lorsque tu souffres, je souffre avec toi…
Lorsque coupé de ton propre amour tu te mutile de l’intérieur, c’est moi que tu mutile…
Lorsque tes pensées dualistes t’aveuglent et t’embrument, c’est mon atmosphère même qui est embrumée…
Lorsque tu retiens tes larmes et laisse végéter les émotions dans le tréfonds de ton cœur, mes océans et mes rivières se polluent et mes larmes de pluies ne peuvent abreuver la terre nourricière, la laissant aussi stérile en vie que tu ne l’es en foi.

Pourtant lorsque tu es en joie, je suis en joie…
Lorsque tu es en paix, mes eaux et mes vents se calment et je deviens paix.
Lorsque tu t’aime suffisamment pour laisser l’imagination nourrir tes rêves, ce sont mes terres et mon éther que tu fertilise, pour qu’enfin à mon tour je puisse nourrir tout ton Être.
En ces instants merveilleux nous retrouvons tout deux l’union sacrés, car je te le rappel nous ne faisons qu’un, nous sommes ensemble liés à l’univers tout entier.

Certains de tes frères, le sachant bien on construit et découvert en harmonie avec moi, nombres de lieux…
Des lieux où se croisent les dimensions du cosmos comme les dimensions de ton Être…
Ils m’ont écoutés, en ces somptueux endroits je leur ai permis de ressentir, palper et expérimenter le subtil afin qu’ils imaginent, redécouvrent et recréent leur vraie nature.
Tout comme toi si tu me laisse faire, si tu te laisse faire; tu pourras sentir vibrer tout ton Être et voir se refléter dans ma nature l’étincelle sacrée qui est en toi…
L’étincelle qui est en tout…
Et tu te souviendras alors que comme cet arbre sous lequel tu rêves, tu es bien plus que tu ne le crois. »

A cet instant l’homme s’éveilla, reposé, il regarda le vieux chêne en souriant et tout en se grattant la tête il laissa spontanément deux mots sortir de sa bouche : « merci, frère ! ».

Laurent Vitureau

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