Lors d’un processus de deuil, dans quel état est en nous l’image intérieure de celui qui part ?
Comment nous occupons nous de cette parcelle de l’autre qui vit en nous ?
Sont-ce des tombes, des cadavres ou des mourants qui subsistent dans la profondeur de notre psyché ? Ou des souvenirs inspirants et vivants ?
Dans une société ou l’épaisseur des plaques de marbre des cimetières est proportionnelle au tabou de la mort comment offrir et créer en nous un ailleurs possible à nos chers disparus ?
Afin d’entreprendre le processus du deuil il nous faudra outre la prise de conscience de la mort du corps, d’une manière ou d’une autre envisager l’âme hors du corps.
Comment n’ouvrir alors ne serait-ce qu’une humble porte vers le mystère ?
La poésie en tant que language profond de l’inconscient, de l’âme* nous offre à mon sens une réponse des plus précieuse.
Au delà des limites de l’excès rationnel, au delà des concepts culturels et des dogmes pseudo-spirituels préconçus et bien souvent mal interprétés elle nous permet a condition de la mettre en œuvre grâce à des actes, de manifester ce qui se vit dans notre « intérieur » dans le monde « extérieur ».
Les symboles à l’oeuvre sont des forces puissantes offrant une expression au delà de la simple compréhension intellectuelle, au delà de la limite des mots.
Cette mise en scène poétique peut être d’un grand secours, notamment chez les enfants. Il est à mon avis primordial, sans entrer dans de grandes explications métaphysiques ou dogmatiques, sans non plus ne rien imposer ni « transférer » de laisser simplement naturellement chez eux la porte du mystère de l’après vie « entre-ouverte ». Un espace intérieur pour que le moment venu, dans leur développement ils puissent retrouver leur pouvoir créateur afin d’imaginer, de créer un « ailleurs » plus vivant, plus mouvant en eux à celui qui est parti.
Un petit acte simple pour illustrer mon propos peu permettre aux enfants d’oeuvrer en ce sens :
L’enfant accompagné de ses parents pourra choisir un ou plusieurs ballons gonflés à l’hélium (ceux qu’on lâche dans les lâcher de ballons) et y attacher une photo choisie de celui qui s’en est allé.
Puis sur un lieu choisit qui peut également avoir son importance, l’enfant accompagné de ses parents pourra dire trois fois au revoir et lâcher le ballon pour qu’il monte au ciel…
Il y aura peut être beaucoup d’émotions, ou non, cela n’opérera peut être pas tous le processus de deuil, il faut parfois du temps et des compréhensions sous d’autres jours…
Mais rien n’est fermé et l’imaginaire pourra comprendre sans un mot que si l’âme à gît, l’âme agit et la magie restera vivante encore chez l’enfant et qui sait peut être perdurera-t- elle chez l’adulte qu’il deviendra ?
J’en ai bon espoir en tout cas à condition que cet adulte prenne également bien soin de cet enfant là.
Laurent Vitureau
* nettoyé de ses préjugés pseudo-religieux je préfère ce mot car à mon sens il reste plus universel.
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